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Fabriquer une ville en ruines - 1ère partie

Je vous présente ici la technique que j'utilise pour confectionner une table modulaire de ville en ruine pour le 15mm. Celle-ci est "découpée" en quartier, chaque quartier étant représenté par une plaque de 30 x 30cm. Il est sans doute possible avec la même technique de faire une table de jeu pour le 25mm. Il faut cependant travailler avec des matériaux plus épais pour plus de crédibilité.


Pour ce tutorial :


Difficulté


Matériel nécessaire

Les plans

Avant de commencer à construire, il faut une idée générale de ce que l'on veut faire. De mon côté, j'ai essayé plusieurs configurations sur plans avant de me décider pour des formes géométriques avec des dimensions standardisées. Cela donne des rues rectilignes et des bâtiments très alignés, mais c'est la configuration qui me permet d'obtenir le plus de possibilité d'agencement des plaques.

Sur ce plan, j'ai volontairement voulu obtenir 4 plaques "uniques" et des séries de plaques identiques (numérotées de 1 à 4). Cela facilite un peu la construction et cela permet d'obtenir des travées de rues parfaitement parallèles, comme cela peut se produire dans certaines villes.


Les 4 plaques uniques doivent contenir : une usine avec un intérieur jouable, un grand bâtiment avec intérieur jouable également, un parc et un bâtiment formant une arche (permettant aux blindés de tirer à travers sans pouvoir passer).

Le matériel

Avant de commencer la construction à proprement parler, je vous conseille de rassembler le matériel nécessaire. Avoir tout ce qu'il vous faut sous la main vous fera gagner un temps précieux. D'autre part, même si c'est pour jouer au 15mm, souvenez vous que nous sommes en train de fabriquer une table de jeu. Mettez-vous donc dans une pièce où vous pouvez avoir de la place. Il faut compter en moyenne 3h de travail par plaque au rythme de croisière : ne vous mettez pas dans un lieu où vous devrez ranger votre projet lorsque vous arrêterez momentanément de travailler dessus, sauf si vous envisagez de ne plus manger ni dormir pendant au moins 36h d'affilée (j'en connais qui en sont capables).

Pour réaliser 1 plaque 30 x 30cm, il vous faut :

- 1 grand calendrier pour la base (ou de dépron ou du polystyrène extrudé, selon vos préférences)

- 1 second calendrier pour faire les trottoirs

- 1 planche de carton-plume d'épaisseur 5mm (prenez la plus grande que vous trouvez, nous avons une ville à construire)

- 1 petite planche de carton plume d'épaisseur 1cm (ou des chutes, cela sera bien suffisant pour ce que nous allons en faire)

- du carton fin d'emballage (paquet de biscuits, de céréales ou autre)

- 1 règle graduée

- 1 crayon

- 1 marker noir

- 1 cutter

- 1 paire de ciseaux

- De la colle à bois

- De la colle liquide

- 1 gabarit de bâtiment (voir ci-dessous)

- 1 bouchon en liège

- 1 aiguille à coudre

- Du sable pas trop fin (ou de la litière pour chat, propre...)

Le gabarit de bâtiments

Pour aller plus vite dans la construction, je me suis confectionné des modèles de bâtiments. C'est très simple à faire : prenez votre logiciel de traitement de texte préféré (word, openoffice, que sais-je...). Avec l'outil à formes, faites un grand rectangle. Vous voici avec la façade. Faites de plus petits rectangles pour les portes et fenêtres et le tour est joué. Pour les dimensions, j'ai compté 3cm de haut par étage, plus 2cm pour le toit. Cela donne, pour un bâtiment de 3 étages, une façade de 11cm de haut. Les portes mesurent 1 x 2cm, les fenêtres 1 x 1,5cm. 


Une maison se compose généralement de 4 murs, dont deux plus longs, notre gabarit doit donc avoir un mur long avec des ouvertures (façade) et un mur court (pignon), avec ou sans ouvertures. Pour ceux qui ne sont pas doués en informatique, la bonne vieille méthode du crayon et de l'équerre fonctionne toujours et ne consomme pas d'électricité. Pour les autres, vous n'avez plus qu'à imprimer votre gabarit.

Construisons des maisons

C'est l'heure d'user de notre gabarit sur cette magnifique planche de carton-plume 5mm encore vierge. Notre arme sadique : l'aiguille à bouchon ! Oui, pour que ce soit plus pratique, je fixe mon aiguille à coudre dans un bouchon en liège (voir photo ci-dessus). Cet instrument me permet de reporter les côtes de mon gabarit en piquant le carton-plume à travers la feuille de papier. Je marque ainsi tous les angles de mes formes.


Cette seconde photo n'est peut-être pas très visuelle... Mais un coup de crayon pour relier notre jeu de points et on voit tout de suite mieux ce que l'on coupe.


L'étape suivante est la plus monotone : découper au cutter les planches. Il faut une lame qui coupe bien (j'use une lame entière pour faire trois plaques 30 x 30). Le plus long est d'ouvrir les fenêtres.

Astuce : tout au long de votre projet, conservez précieusement toutes les chutes que vous ferez. Celles-ci peuvent servir de base pour élever des tas de gravats.

Donc, une fois nos murs prêts, nous pouvons assembler notre bâtiment au moyen de la colle à bois. J'aime bien donner une forme entière aux miens, cela me donne de l'inspiration.


Ensuite, je regarde comment découper des ruines dedans. Je conserve chaque morceau, qui peut servir à faire différents pans de murs. 


La base

Les fondations de ma ville sont faites en calendrier. C'est un carton assez épais, qui résiste encore assez bien à la déformation malgré l'emploi de doses massives de colle à bois sur de grandes surfaces. Certains préféreront le dépron ou le polystyrène extrudé, question de goût et de porte-monnaie. Mes socles sont donc des carrés de 30 x 30cm.


Je découpe également des trottoirs dans du calendrier. Pour loger un char en 15mm et lui permettre de manœuvrer un peu, mes rues font 8cm de large. On peut compter faire des rues à sens unique à 5cm de large.

Pour mes trottoirs, j'utilise des dimensions standards, multiples de 11. C'est à dire 11 x 11, 11 x 22 ou 22 x 22. Cela permet de raccorder les rues entre les plaques. La seule exception est le trottoir 11 x 30 lorsque je veux tout un alignement de façades. Les trottoirs sont collés à la colle liquide, en ajustant bien sur les bords du socle.


Pour plus de réalisme, on peut arrondir les angles des trottoirs à l'intérieur de la plaque. Les morceaux de ruines sont assemblés aux emplacements des trottoirs avec de la colle à bois. Je laisse un dégagement d'un centimètre et demi environ pour la déambulation des piétons. A l'occasion, cela me permettra aussi d'ajouter des réverbères et autre mobilier urbain, nous verrons ça plus tard.


Astuce : lorsque vous collez vos ruines, pensez aux possibilités tactiques que vous allez offrir aux unités : axes de tirs, possibilités d'embuscades, positions de sniper, axes de progression ou de repli...

Ici, l'infanterie peut se loger en embuscade dans le coin en haut à gauche de la plaque puis, en un mouvement rapide le tour suivant, se replier dans le grand bâtiment en haut à droite. Le bâtiment en bas à gauche peut prendre en enfilade la portion de route qui arrive du bas à droite. Etc.

Aménagements intérieurs

La forme générale de votre plaque est posée. Maintenant, il faut donner vie à ce petit monde. Premièrement, par la pose des planchers. Les maisons sont rarement construites au niveau du sol et il y a toujours une petite marche à passer pour entrer. Cela donne un premier plancher juste au dessus du sol. Pour le rez-de-chaussée, des chutes de carton-plume 5mm me permettent de soutenir ce plancher.

Astuce :  passez un coup de marker noir à l'emplacement des planchers du rez-de-chaussée car, une fois ceux-ci posés, il sera difficile d'aller peindre en dessous. Cependant, on risque de voir apparaître le calendrier en se penchant vers les figurines. Comme il n'est pas encore l'heure de sortir les pinceaux, un coup de marker est suffisant pour régler l'affaire. Les bords du carton-plume sont également passés au marker.


Les planchers sont découpés dans du calendrier. Pour qu'un socle d'infanterie Flames of War puisse y tenir, celui-ci doit au moins faire 3 x 3 cm. En dessous, inutile de s'ennuyer à faire un plancher, sauf éventuellement pour y poser un sniper.

Mes planchers reçoivent avant la pose plusieurs coups de cutter dans les endroits où ils ne sont plus supportés par un mur. J'en profite même pour les plier un peu vers le bas. Ils sont ensuite collés sur place avec de la colle à bois. Les éventuels moignons de toiture sont réalisés avec des morceaux de carton-plume 5mm.


Les escaliers

Pour accéder aux étages, c'est mieux... Lorsque je regarde des photos de Stalingrad ou autres, j'ai l'impression que les cages d'escalier sont les éléments qui ont le mieux résisté. A première vue, cela n'a pas l'air évident à réaliser. Cela donne pourtant tout son petit effet à notre décors. Pour commencer, j'utilise un morceau de carton-plume 1cm, dont j'enlève le carton proprement au cutter sur un côté.



Ensuite, découpez le haut et le bas de l'escalier à 45° pour obtenir une pièce qui puisse être posée entre les deux étages à relier.

Astuce : sur un bout de carton, dessinez un carré dans lequel vous tracerez les diagonales. Ceci vous aidera à couper le carton-plume à 45°.





Ensuite, je trace au stylo et à main levée mes marches. Elles font 2 ou 3mm.



Ne reste plus qu'à découper les marches en suivant le tracé et en mettant à plat la lame de cutter, pour entailler le carton-plume dans toute la largeur en un seul passage. En s'entraînant on parvient à faire des marches de plus en plus régulières.



Je n'ai pas parlé de la largeur de l'escalier justement. En fait, ça dépend de vos goûts. Cela peut aller de 8mm à plusieurs centimètres de large. Mais plus votre escalier sera large, plus vous aurez de chances de faire des marches irrégulières. Au delà de 1,5cm de large, cela commence à se voir.

Ne reste plus qu'à coller l'élément en place. Pour ajuster la hauteur, je le met en place sans le coller et je coupe au niveau du plancher à atteindre.

Gravats et autres embellissements

Comme dit précédemment, je conserve toutes mes chutes diverses pour monter les bases de mes tas de gravats. La technique est simple : je colle des morceaux de carton-plume (par exemple les découpes des fenêtres) à la colle à bois pour obtenir des tas.

Il faut penser à conserver des espaces libres pour loger les figurines. Pour cela, je regarde avec un socle d'infanterie et je trace au crayon les contours des zones que je souhaite conserver libre. Cela donne parfois un aspect "ruine propre", mais on peut contre-balancer cet effet en générant plus de tas de gravats dans les autres endroits.

Astuce : pensez toujours aux possibilités tactiques lorsque vous montez vos tas de gravats.



Ces premiers tas sont ensuite recouverts de sable, collé également à la colle à bois. Dans un premier temps, je fais en sorte que mes gravats ne s'étendent pas sur la route. Vous comprendrez dans la seconde partie de ce tuto pourquoi. La terminaison des murs est aussi agrémentée de gravats, afin d'éviter que la ruine ne se termine trop "proprement".

Enfin, pour rompre la monotonie des façades, nous pouvons ajouter quelques "traitements en pierre" (comme disent les architectes) : linteaux de portes, raccords de dalle (une bande horizontale qui sort du mur au niveau d'un étage) ou encore pierres sur les angles du bâtiment. Il suffit d'aller faire un tour en ville pour avoir quelques idées. Tout ceci est réalisé avec le carton fin d'emballage et collé à la colle liquide.



Nos ruines sont assemblées. Dans la seconde partie, nous verrons comment procéder à la mise en peinture et aux aménagements de rues.


29/04/2011
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